Un e‑mail HTML réussi doit être lisible, léger, compatible avec tous les clients de messagerie, et adapté à tous les types d’écran. Voici les 6 règles d’or à respecter pour que vos campagnes arrivent à bon port.
1. Assurez la compatibilité avec les différents clients de messagerie
Avant de commencer votre mise en page, il est essentiel de comprendre que tous les clients de messagerie n’interprètent pas le HTML de la même manière. Contrairement aux navigateurs Web, ils appliquent leurs propres règles, ce qui peut provoquer des erreurs d'affichage (police, images, vidéos,...) si certaines balises ou propriétés CSS ne sont pas prises en charge.
Tenez compte des différents fournisseurs de messagerie lorsque vous créez un e-mail en HTML. C’est l’une des principales bonnes pratiques en matière d'e-mails à suivre dans le domaine du marketing par e-mail.
Voici un tableau récapitulatif des éléments HTML et CSS les plus courants, et leur compatibilité avec les principaux clients de messagerie :
Élément ou balise HTML / CSS | Gmail | Outlook (Windows) | Apple Mail | Yahoo Mail |
<style> dans <head> | ❌ | ✅ | ✅ | ✅ |
<style> dans <body> | Cell | Cell | Cell | Cell |
Media queries (@media) | ❌ | ❌ | ✅ | ❌ |
Polices personnalisées (@font-face) | ❌ | ❌ | ✅ | ❌ |
CSS Flexbox / Grid | ❌ | ❌ | ✅ | ❌ |
Background via CSS (background-image) | ✅ | Partiel | ✅ | ✅ |
Vidéo en ligne (<video>) | ❌ | ❌ | Partiel | ❌ |
✅ = pris en charge ; ❌ = non pris en charge ; Partiel = peut fonctionner avec des ajustements
Bon à savoir :
- Gmail ignore la majorité du CSS dans le <head>, préférez donc le CSS inline.
- Outlook pour Windows utilise le moteur de rendu de Word, ce qui limite fortement les mises en page avancées.
- Apple Mail est l’un des clients les plus permissifs avec le HTML moderne.
- __Yahoo Mail__ fonctionne correctement avec les balises classiques, mais pas toujours avec les médias dynamiques.
La solution ? Utilisez une structure en tableaux HTML (<table>) pour organiser votre mise en page. C’est la méthode la plus fiable pour que vos e-mails s’affichent correctement partout, y compris dans les clients les plus contraignants comme Outlook.
2. Utilisez du CSS inline (dans les balises)
Si vous avez l’habitude de coder pour le Web, vous utilisez sûrement des feuilles de style CSS dans une balise <style> ou dans un fichier externe. En emailing, oubliez ça. De nombreux clients de messagerie, notamment Gmail et Outlook, ignorent complètement le CSS dans le <head> ou le CSS externe.
La bonne pratique ? Appliquez vos styles directement dans les balises HTML, via l’attribut style="".
✅ À faire :
<p style="font-size:16px; color:#333333; line-height:1.5; margin:0;">
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</p>
❌ À éviter :
<head>
<style>
p { font-size: 16px; color: #333; }
</style>
</head>
Si vous travaillez dans un éditeur comme Visual Studio Code ou Stripo, vous pouvez rédiger votre code avec du CSS classique, puis utiliser un outil comme Premailer ou MJML pour convertir automatiquement vos styles en inline.
3. Concevez en responsive pour tous les écrans
Les habitudes ont changé : aujourd’hui, plus de 60 % des e-mails sont ouverts depuis un smartphone. Et ce chiffre grimpe encore si vous ciblez des indépendants, des artisans ou des professionnels en déplacement. En clair : si votre e-mail n’est pas conçu pour s’adapter à tous les écrans, vous passez à côté de la majorité de votre audience.
Un e-mail qui oblige à zoomer pour lire, qui déborde de l’écran ou qui affiche un contenu mal centré ne donne pas envie d’aller plus loin. C’est frustrant. Et cette frustration se traduit très vite par un clic sur “supprimer”.
Alors comment faire ? Oubliez les blocs en <div> : utilisez plutôt des tables HTML fluides, bien mieux prises en charge par les clients de messagerie. Limitez la largeur de votre e-mail à 600 pixels, une norme qui assure un rendu lisible sur mobile comme sur desktop. Et pour que vos contenus respirent bien, appliquez l’attribut width="100%" sur vos conteneurs principaux, avec un peu de CSS inline pour gérer les marges et les espacements.
4. Allégez le contenu pour un chargement rapide
Vous avez passé du temps à soigner votre design, à choisir de belles images, à peaufiner chaque détail ? Très bien. Mais si votre e‑mail met trop longtemps à se charger, beaucoup de destinataires abandonneront et passeront à l'e-mail suivant.
Sur mobile, avec une connexion 4G moyenne ou un appareil un peu ancien, chaque seconde compte. Un visuel trop lourd, une vidéo mal intégrée ou quelques lignes de code inutiles peuvent transformer votre joli message en écran blanc. Et là, c’est le clic vers la corbeille. En particulier sur mobile ou avec une connexion lente, le temps de chargement joue un rôle crucial dans la performance de vos campagnes.
Cela ne veut pas dire que vous ne devez pas inclure de médias dans vos messages, mais il est nécessaire de tenir compte des temps de chargement et de leur impact sur le taux de rebond de vos e-mails. Limiter au maximum le temps de chargement de vos e-mails en HTML est aussi important que veiller à leur esthétique.
- Compressez toutes vos images : JPEG pour les photos, PNG pour les logos ou pictos. Des outils comme TinyPNG ou Squoosh le font très bien.
- Limitez les dimensions : inutile d’importer un visuel en 2 000 px si votre e‑mail fait 600 px de large.
- Évitez les vidéos embarquées : la plupart des messageries ne les lisent pas. Utilisez plutôt une image cliquable avec un bouton “play” qui redirige vers YouTube ou votre site.
- Faites le ménage dans votre code : supprimez les balises vides, les polices non prises en charge et les commentaires techniques.
Attention à Gmail : si votre e‑mail dépasse 100 Ko, Gmail le coupe automatiquement avec un petit lien “Afficher l’intégralité du message”. Ce lien, soyons honnêtes, personne ne clique dessus. Résultat : une partie de votre contenu n’est même pas vue.
5. Utilisez des images hébergées + texte alternatif
Vous avez trouvé l’image parfaite. Celle qui attire l’œil, qui résume votre message, qui donne envie de cliquer. Mais si elle ne s’affiche pas, votre effort tombe à l’eau.
Et ça arrive plus souvent qu’on ne le pense : certaines messageries bloquent les images par défaut, d’autres n’aiment pas les fichiers trop lourds ou les liens non sécurisés. Résultat : un joli carré vide à la place de votre visuel.
Voici comment éviter ça :
1. Hébergez vos images proprement.
Ne collez jamais une image directement en base64 dans le code. Utilisez une URL externe hébergée sur un serveur sécurisé (commençant par https://). Les plateformes comme Mailchimp le gèrent automatiquement.
2. N’oubliez jamais le texte alternatif.
Le fameux alt="..." est là pour s’afficher si l’image ne se charge pas. Il sert aussi à l’accessibilité, notamment pour les lecteurs d’écran. C’est un petit geste, mais il peut faire la différence.
3. Optimisez toujours le poids.
Une image qui pèse 500 Ko, c’est trop. Même si elle est jolie. Compressez-la sans perdre en qualité. Visez 100 Ko max par image, moins si possible.
6. Ajoutez un lien vers la version en ligne
Imaginez : vous ouvrez un e‑mail. Les images ne s’affichent pas. Le texte est mal aligné. Les CTA semblent cassés. Est-ce que vous allez chercher à comprendre ? Non. Vous refermez et vous passez à autre chose. C’est exactement ce que fera votre lecteur s’il tombe sur un e‑mail qui ne s’affiche pas correctement.
Et pourtant, ce n’est pas toujours votre faute. Un client de messagerie un peu capricieux, une mauvaise connexion, un bug temporaire : il suffit d’un rien pour que votre joli message soit illisible. Et dans ce cas, il vaut mieux avoir prévu un plan B. Ce plan B, c’est un lien vers la version en ligne. Juste en haut de votre message, discret, mais bien visible, intégrez une petite phrase du genre :
“Cet e‑mail ne s’affiche pas correctement ? Cliquez ici pour lire la version en ligne.”
Un clic et votre lecteur retrouve un affichage propre, sur une page Web dédiée. Il peut lire tranquillement votre contenu, sans contrainte de messagerie ni de bug d’affichage.
Ce lien peut pointer vers une page de votre site où vous archivez vos newsletters ou être généré automatiquement par votre outil d’emailing comme Mailchimp. Il doit être placé au tout début de l’e-mail, avant même le contenu principal.
7. Testez avant d’envoyer
Vous avez tout vérifié. Le texte est clair, les images sont compressées, le lien vers la version Web est bien en place. Vous êtes prêt à envoyer. Mais, êtes-vous sûr que votre e‑mail s’affiche correctement partout ?
Ce n’est pas parce que tout est parfait dans votre boîte de test que ce le sera dans celle de vos lecteurs. Testez toujours vos e-mails HTML avant envoi. Mais attention, un simple envoi à vous-même ne suffit pas. Il faut tester sur plusieurs clients de messagerie, plusieurs types d’appareils, plusieurs configurations.
Vous pouvez envoyer vos e-mails à plusieurs comptes connectés à différents clients de messagerie, ou utiliser des outils de test d'e-mail pour vous faciliter la tâche. L'important est de tester scrupuleusement vos e-mails avant de les envoyer à votre liste de diffusion.
En plus des tests, vous pouvez demander aux destinataires de donner leur avis sur le format de vos e-mails. Si vous recevez plusieurs critiques sur une image qui ne s'affiche pas correctement ou un e-mail qui prend trop de temps à charger, c'est le signe que vous devez mieux concevoir vos e-mails en HTML.
Outils de test et de prévisualisation :
Outil | Fonctionnalité principale |
Litmus | Affichage de votre e-mail sur +90 clients et appareils différents. |
Email on Acid | Test, débogage et validation HTML/CSS des emails (y compris Outlook). |
Mail Tester | Évaluation du score de délivrabilité et détection des erreurs courantes. |
Mail‑Tester.com | Score de délivrabilité, erreurs techniques, blacklistage. Rapide et gratuit. |
IsNotSpam.com | Vérification rapide de votre code HTML pour éviter les filtres antispam. |
Mailchimp | Prévisualisation intégrée de l’e-mail sur plusieurs plateformes. |
À retenir pour créer un mail en HTML :
☐ Utilisez des tables HTML pour structurer votre mise en page (pas de <div>).
☐ Limitez la largeur de votre e‑mail à 600 px pour garantir un bon affichage sur tous les écrans.
☐ Appliquez le CSS en inline (dans les balises) pour une meilleure compatibilité.
☐ Compressez vos images et utilisez des formats légers (JPEG, PNG).
☐ Ajoutez toujours un texte alternatif (alt) à vos images.
☐ Prévoyez un lien vers la version Web de votre e‑mail.
☐ Testez votre e‑mail sur plusieurs messageries (Gmail, Outlook, Yahoo…) et appareils (mobile, desktop).
☐ Restez sous la limite des 100 Ko pour éviter que Gmail tronque votre contenu.
☐ Vérifiez l’affichage mobile : rien ne doit déborder ou obliger à zoomer.
☐ Évitez les vidéos embarquées : préférez un visuel cliquable.
Mailchimp, l’allié tout-en-un pour vos e-mails HTML
Chez Mailchimp, nous savons qu’un bon e‑mail HTML doit être à la fois beau, efficace et compatible avec tous les supports. C’est pourquoi nous mettons à votre disposition tous les outils pour concevoir, personnaliser et tester vos campagnes, que vous préfériez coder à la main ou passer par un éditeur visuel.
Grâce à notre éditeur WYSIWYG intuitif, vous pouvez créer des e‑mails responsives sans écrire une ligne de code. Mais si vous souhaitez aller plus loin, notre mode éditeur HTML vous permet de maîtriser totalement la structure de votre e‑mail : tableaux, CSS inline, images hébergées, balises personnalisées… Vous avez la main.
Avec Mailchimp, vous bénéficiez aussi de :
- modèles HTML optimisés, prêts à être personnalisés,
- une prévisualisation mobile/desktop directement intégrée,
- des envois de test pour vérifier le rendu sur différentes boîtes mail,
- des outils d’analyse pour suivre l’ouverture, le clic et les conversions.
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FAQ – Tout ce que vous vous demandez sur les e‑mails HTML
Quelle est la différence entre un e-mail HTML et un e-mail en texte brut ?
Un e‑mail en texte brut contient uniquement du texte, sans mise en forme, ni image, ni lien cliquable stylisé. Un e‑mail HTML, lui, est codé avec des balises HTML : il peut intégrer des visuels, des boutons, des couleurs, des colonnes ou des liens stylisés. Le HTML permet une présentation plus engageante, mais le texte brut reste utile pour la délivrabilité ou les messages simples.
Faut-il savoir coder pour créer un e-mail HTML ?
Pas forcément. De nombreux outils comme Mailchimp proposent des éditeurs visuels (drag & drop) avec la possibilité de basculer en mode HTML pour personnaliser si besoin. Si vous débutez, vous pouvez partir d’un modèle HTML prêt à l’emploi et le modifier progressivement.
Quelle est la taille maximale d’un e-mail HTML ?
Idéalement, votre e‑mail HTML doit rester sous les 100 Ko pour ne pas être tronqué par Gmail. Cela inclut le code HTML, les liens, les styles et tout contenu embarqué. Les images ne comptent pas dans ce poids car elles sont chargées depuis un serveur externe, mais il est tout de même recommandé d’optimiser leur taille.
Vous pouvez :
- envoyer votre e‑mail à plusieurs adresses de test (Gmail, Outlook, Yahoo, mobile…),
- utiliser des outils comme Mail-Tester.com, Litmus ou Sarbacane pour voir le rendu sur différents supports et clients de messagerie,
- prévisualiser directement dans votre éditeur Mailchimp avant l’envoi final.
Quels sont les clients mail les plus compliqués pour le HTML ?
Outlook (version Windows) est souvent le plus contraignant, car il utilise le moteur de rendu de Microsoft Word. Il peut mal interpréter certains styles CSS modernes. Gmail ne supporte pas toutes les balises et bloque les <style> dans le <body>. C’est pourquoi on recommande toujours d’utiliser des tables HTML et du CSS inline.
Peut-on intégrer une vidéo dans un e-mail HTML ?
Techniquement, oui, mais ce n’est pas recommandé. Peu de clients mail supportent les balises <video>. La meilleure pratique consiste à utiliser une image cliquable avec un bouton "play", qui redirige vers une page externe (YouTube, site Web…).